De temps à autre, pour mes cours de chant pour Suis Ta Voix, je scroll. Et l’autre jour, en naviguant naïvement sur les réseaux sociaux, je suis tombé sur la vidéo que vous pouvez retrouver en fin d’article.
Elle propose une manière simple de représenter le système respiratoire avec la trachée, les poumons et le diaphragme. Ce qui m’a surpris, ce n’est pas tant la simplicité de ce modèle mais les commentaires dithyrambiques sous la vidéo, de personnes qui découvraient un nouveau monde. Par contraste, quelques (rares) internautes s’ingéniaient à commenter « Le diaphragme n’est PAS VOLONTAIRE ».
Tout un tas de réflexion et de questions se sont mises à tourner dans ma tête. Premièrement je me suis dit : « Ah, cette représentation est intéressante, elle permet de visualiser les mouvements de l’air, ce qui n’est pas facile de se représenter la plupart du temps ». Mais est-elle vraiment totalement valide ? Et si ça n’est pas le cas, est-ce un problème ?
Une image suffisamment parlante ?
La formation en Coordination Respiratoire MDH nous pousse à remettre en question les images que nous utilisons ou que nous entendons, même si bien sûr elle les encourage à travers l’approche idéokinésique. Dès lors j’ai envie de préciser ce que représente cette maquette. Elle me paraît, comme je lai dit, tout à fait efficace pour représenter les mouvements de l’air liés à ceux du diaphragme : lorsque ce dernier « monte » les poumons sont comprimés, l’air sort. Lorsqu’il « descend », l’air remplit à nouveau les poumons.
Ce qui me paraît néanmoins réducteur et pouvant induire en erreur, c’est le mouvement nécessaire avec la main pour activer ce diaphragme en baudruche. Il faut un « gros » effort pour faire revenir l’air dans les poumons. Cependant, dans le chant, on va tenter d’avoir une inspiration requérant le moins d’efforts possibles, on va laisser l’air remplir nos poumons grâce au simple effet des vases communicants : les poumons sont comprimés, j’ai besoin d’air donc j’ouvre la bouche (et/ou le nez) et je laisse l’air faire le « travail » de remplissage.
Attention, ça ne signifie pas que je ne fais rien du tout à l’inspiration : je reste vivant, présent, avec ma musculature interne faisant son travail de soutien afin, notamment, de me permettre de rester dans mon axe.
Qu’est-ce que l’on sent réellement ?
L’autre point pouvant amener à des confusions, c’est que le diaphragme ne peut semble-t-il pas se sentir directement (à cause de son innervation, uniquement le nerf phrénique et probablement parce qu’il est situé à l’intérieur de la cage thoracique); on ne sent que les structures autour de lui : les côtes qui bougent, les organes qui montent et descendent, les muscles de la ceinture abdominale qui se contractent.
Cependant, la simplification de ce modèle a du bon : elle est très parlante et peu aider les élèves à se représenter le mouvement de l’air dans les poumons et le lien avec les mouvements du diaphragme. C’est à moi de préciser l’image au moment où je le juge opportun…
Je serais intéressé de connaître votre avis sur ces questions, notamment celle de la sensation du diaphragme au sujet de laquelle je n’ai pas trouvé de réponse très satisfaisante.